Ma copinette Sabine m'a donné récemment très envie de découvrir la plume d'un auteur mauricien que je ne connaissais pas : Anada Devi... Comme Sabine m'avais aussi fait connaître Maryse Condé, autant dire que j'ai sauté sur l'occasion, à travers ce drôle de roman : Indian Tango... Car il est étrange , ce roman à deux voix, qui mêle les plaintes d'une étrange personne, un auteur en mal d'inspiration - en mal de vivre , surtout- qui a tout quitté, pour venir se réfugier en Inde ... Introspection parfois onirique, réflexion sur l'écriture et le statut d'écrivain, j'ai eu un mal fou à accrocher à ces chapitres qui n'étaient pas à mon goût assez ancrés dans le réel... Ils alternaient avec l'histoire de Subhadra, 52 ans, femme au foyer coincée dans une existence tracée d'avance, entre un mari qui la considère presque comme un meuble et une belle-mère acariâtre qui lui rend la vie difficile... jusqu'à ce que le destin fasse que ces deux personne se croisent, contre toute attente, autour d'un sitar ... Et que leur rencontre les emmène plus loin que Subhadra n'aurait pu l'imaginer, lui permettant de découvrir que son corps est capable de jouissance, de désir, d'envie, alors même qu'elle se croyait aux frontières de son existence... Là encore, si j'ai trouvé certains passages magnifiques, très forts en émotions, j'ai parfois eu du mal à m'identifier à cette femme préoccupée par sa ménopause, le bilan constant qu'elle fait de sa vie ne me parlant pas vraiment ... Et pourtant, parfois, l'écriture d'Anada Devi à des élans de grâce ...et on se laisse emporter, jusqu'à la page 207... où l'on se dit qu'Adanda Devi est un génie ... Cette page 207 qui transforme ce roman, à l'image des nouvelles à chute ou de ces films, vous savez, comme Sixième sens, que l'on veut revoir tout de suite immédiatement parce que mince, comment a-t-on pu ne pas se rendre compte, c'était évident!!! Quoi donc, me demanderez-vous! Lisez le livre, pour savoir, car je ne veux pas déflorer son secret, secret contenu jusque dans la syntaxe, dans l'orthographe ( mais déjà , je vous en dis trop), jusque dans la première phrase ....
