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Voici un livre dont je vais avoir beaucoup de mal à parler pour la simple raison que je l'ai beaucoup aimé. Et comme je vous l'ai déjà confié, j'ai du mal à parler des livres que j'aime... Chose étrange,non?
C'est à la fin d'un cours avec mes secondes que Marina , élève on ne peut plus sympathique, vint me trouver avec ce pavé de 665 pages, me demandant : " Pardon Madame Couette, vous l'avez lu? Parce que je viens de le finir et j'aurais bien voulu votre avis"... Et là retentirent les Fifres et les Trompettes, le ciel limpide et lumineux s'ouvrit sur nos têtes, tout n'était pas perdu, les jeunes lisaient encore! Et souhaitaient échanger à propos de leurs lectures! Oui, enfin, au moins Marina .
N'ayant pas lu ce roman qui venait d'obtenir le Prix Goncourt des Lycéens et le Grand Prix du Roman de l'Académie Française, je m'empressai de lui emprunter son livre que j'ai dévoré en quelques jours, éprouvant de nombreuses difficultés à le lâcher, à des heures pourtant indues, réduisant de façon non négligeable mon temps de sommeil...
New York, 2008. Le brillant et jeune écrivain Marcus Goldman, fort d'un premier succès qui le propulse en haut de l'affiche, se trouve dans l'impossibilité d'écrire son deuxième roman , souffrant du syndrome de la page blanche. Il va donc se réfugier dans la petite bourgade d'Aurora, auprès de son mentor et accessoirement ancien prof de littérature à la fac, Harry Quebert, auteur lui aussi d'un chef d'oeuvre littéraire, Les origines du mal... Et là, tout bascule ... Le passé sombre et inquiétant, surgit et vient , tel un cataclysme, tout dévaster... Harry Quebert est accusé d'avoir assassiné, en 1975, la jeune et belle Nola Kellerman, âgée de 15 ans, avec qui il aurait entretenu une liaison passionnée... Et l'écrivain le plus adulé de l'Amérique bien pensante se voit emprisonné, bafoué, accusé de pédophilie, traîné dans la boue ...
Convaincu de son innocence, Marcus décide d'entreprendre sa propre enquête, afin de mettre à jour la vérité sur cette histoire glaçante, mais aussi de lever le voile sur une relation qu'Harry Quebert revendique comme belle et sincère... Ainsi le lecteur est amené à suivre les recherches de Marcus et du policier Gahalowood, soupe au lait et taciturne, et va s'immiscer dans la vie - pas si tranquille que cela - des habitants d'Aurora, qui cachent tous de bien sombres secrets... Ce même lecteur découvrira , au fil des rebondissements, nombreux et inattendus, qu'en effet, tout n'est pas si simple et qu'il faut vraiment se méfier des apparences , oh combien trompeuses! Il voyagera à travers les époques, à travers une Amérique on ne peut mieux décrite, à la découverte d'une galerie de personnages fort intéressante... En filigrane se dessine aussi une réflexion, - on peut même parler d'une mise en abyme particulièrement réussie - sur l'écriture d'un livre, égrenée au fil des chapitres...
Bref, on se laisse facilement prendre, captiver par ce roman aux relents de Lolita . Seul bémol - j'ai été gênée par l'impression constante que ce livre n'avait été écrit que dans le but d'être porté à l'écran et de devenir l'un des blockbusters de l'année . Mais est-ce un mal, car je suis sûre qu'en effet, il est fort probable qu'il fasse l'adaptation d'une bonne ( ?) adaptation cinématographique. Cela me parait cependant dommage d'écrire dans ce but là, uniquement . Mais peut être n'est-ce que mon ressenti ... En tout cas, foncez !
" Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahit d'un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l'on regrette d'avoir terminé". Pari tenu!
Et pour vous , un bon livre , qu'est-ce ?
( pour moi, un bon livre, c'est celui qui me donne envie, alors que je n'en ai lu qu'un quart, de me précipiter à la fin pour lire les 10 dernières pages... Pas pour gâcher mon plaisir, mais pour le décupler en me demandant comment l'auteur va s'y prendre pour en arriver là...)
