Croyez le ou non, jamais de ma scolarité on ne m'a fait lire un Zola...Ni au collège, ni au lycée, pas même à la fac, non , rien de rien... J'eus de moi même la curiosité de me lancer à la découverte des Rougon-Macquart à travers Germinal, et le coup de foudre fut immédiat... J'enchaînai avec L'Assommoir, puis Nana... Vinrent ensuite La Curée, Thérèse Raquin ( qui n'appartient pas à proprement parler au cycle), et à chaque fois, le même plaisir, la même émotion face à l'écriture visionnaire et si juste de ce grand auteur...
J'ai donc profité de l'été - avec le prétexte fallacieux de trouver le meilleur roman zolien à faire découvrir à mes élèves- pour dévorer d'une traite Au bonheur des Dames... Qui porte si justement son nom...
Quelle promenade incroyable à travers les rayon de ce magasin immense, quel faste, quelles visions inimaginables sont nées de lignes en lignes... Si je me suis bien évidemment attachée à la jeune Denise qui quitte, sans le sou, sa province natale avec la charge de subvenir aux besoins de ses deux jeunes frères, j'ai particulièrement apprécié la manière qu'à Zola de glisser subrepticement d'un personnage à l'autre par le biais de la focalisation interne ( en adoptant le point de vue de chaque personnage pour les non-initiés) et sa vision moderne, pour ne pas dire presque futuriste de la société... Quel témoignage !
Parallèlement à la croissance du magasin de Mouret, le lecteur assiste au déclin des petits artisans qui malgré une lutte acharnée - proche de celle de David contre Goliath-, n'en sortiront pas indemnes....et aux amours naissantes de la jeune et pure héroïne... De la belle ouvrage! Et un gros coup de coeur!
Depuis que j'ai fermé le roman, j'ai hâte de poursuivre ma découverte! Fort heureusement, La Bête Humaine guette sur un recoin de ma bibliothèque...