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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 17:13

Au-bonheur-des-dames-1-.jpg   Croyez le ou non, jamais de ma scolarité on ne m'a fait lire un Zola...Ni au collège, ni au lycée, pas même à la fac, non , rien de rien... J'eus de moi même la curiosité de me lancer à la découverte des Rougon-Macquart à travers Germinal, et le coup de foudre fut immédiat... J'enchaînai avec L'Assommoir, puis Nana... Vinrent ensuite La Curée, Thérèse Raquin ( qui n'appartient pas à proprement parler au cycle), et à chaque fois, le même plaisir, la même émotion face à l'écriture visionnaire et si juste de ce grand auteur...

   J'ai donc profité de l'été - avec le prétexte fallacieux de trouver le meilleur roman zolien à faire découvrir à mes élèves- pour dévorer d'une traite Au bonheur des Dames... Qui porte si justement son nom...

 

   Quelle promenade incroyable à travers les rayon de ce magasin immense, quel faste, quelles visions inimaginables sont nées de lignes en lignes... Si je me suis bien évidemment attachée à la jeune Denise qui quitte, sans le sou, sa province natale avec la charge de subvenir aux besoins de ses deux jeunes frères, j'ai particulièrement apprécié la manière qu'à Zola de glisser subrepticement d'un personnage à l'autre par le biais de la focalisation interne ( en adoptant le point de vue de chaque personnage pour les non-initiés) et sa vision moderne, pour ne pas dire presque futuriste de la société... Quel témoignage !

 

   Parallèlement à la croissance du magasin de Mouret, le lecteur assiste au déclin des petits artisans qui malgré une lutte acharnée - proche de celle de David contre Goliath-, n'en sortiront pas indemnes....et aux amours naissantes de la jeune et pure héroïne... De la belle ouvrage! Et un gros coup de coeur!

 

   Depuis que j'ai fermé le roman, j'ai hâte de poursuivre ma découverte! Fort heureusement, La Bête Humaine guette sur un recoin de ma bibliothèque...

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 17:23

1be584c4-1-.gif   Pour inaugurer cette nouvelle rubrique qui consiste à lire ou relire les classiques du patrimoine littéraire, je commencerai par rendre hommage à ma mère qui voue une sainte horreur au roman que voila.... Maman, quoi que tu aies pu détester dans ce livre, ce n'est pas grave, je t'aime quand même ....

 

   Parce qu'il ne m'a pas déplu, à moi, ce roman d'aventures... Sous son aspect désuet, vieillot, il demeure cependant l'un des piliers du genre, et on ne peut s'empêcher , en dévorant les pages, de penser que Jack Sparrow n'a rien inventé.... Tout est là....

 

    Lorsque Bill Bones pénétre pour la première fois dans l'auberge de l'Amiral Benbow, le jeune Jim Hawkins comprend d'emblée que son destin est scellé et que sa vie ne sera plus la même... Finies les longues journées harassantes, les clients ivres morts ou sans le sou, la tranquilité d'une petite vie routinière.... En pénétrant dans l'auberge pour la première fois, c'est le parfum du mystère, des embruns, du danger que le vieux flibustier amène avec lui.... Pourchassé par de redoutables pirates qui veulent lui dérober la carte d'une île où se cache un fabuleux trésor, il emmène son secret dans la tombe...mais Jim récupère la carte au trésor, et accompagné du docteur Livesey et du chevalier Trelawney, à bord de l'Hispaniola, il va traverser les mers à la recherche du merveilleux butin... Mais c'était sans compter le maître-coq à la jambe de bois, Long John Silver, trop poli pour être honnête... Entre mutinerie et trahison, il ne fait pas bon être à bord.....

 

 

  Véritable roman d'aventure, dépaysant, L'île au trésor reste une référence sûre en la matière, un peu démodé au regard de séries comme Pirates de Caraïbes, mais non dénué de charme....

 

" Nous étions quinze sur le coffre du mort...

Yo-oh-oh! et une bouteille de rhum! "

 

Et pour les plus grands, je conseille vivement la réécriture en bande dessinée, sombre à souhait mais intéressante sous bien des aspects :

 

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( merci à Castor Poche Flammarion pour l'envoi de ce roman)

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 17:41

9782226220691-j-1-.jpg   

     Suite à une récente mésaventure avec un auteur qu'un de mes billets a fâché, je tiens avant toute chose à vous dire , Monsieur Schmitt, si par le plus grand des hasards vous passiez par là ( chose qui me ferait tomber le cul de ma chaise, car à part deux-trois-copines-à-la-vie-à-la-mort-je-soutiendrai-ton-blog-jusqu'au-bout, pas grand monde ne vient s'égarer sur ce chemin de traverse ) si vous veniez par ici , donc , passez votre chemin parce que votre bouquin, je ne l'ai pas aimé des masses ( en fait, je ne l'ai pas aimé du tout, mais je dois ménager votre susceptibilité car j'imagine à quel point vous avez mis tout votre coeur, votre talent, votre ingéniosité pour écrire ce roman ( ou pas...)....)

 

   Parce qu'au départ, monsieur Schmitt, vous l'aviez bien vendu , votre histoire, à la radio, au point que je descendai précipitament de ma voiture pour me jeter dans la première librairie croisée afin de me le procurer.... Et que même si le titre - un peu trop Claudelien à mon goût ( cf La petite Fille de Monsieur Linh ) - ne m'inspirait que de moins en moins, j'en ai attaqué la lecture le soir même... J'ai hésité à la poursuivre car je l'avoue, l'alchimie n'a pas marché... Je me suis ennuyée, n'ai trouvé aucun intérêt aux personnages, fades ... L'histoire, d'une platitude planchéienne , ne trouve aucune grâce à mes yeux, bref, vous l'avez compris, ce n'est pas un livre que je conseillerai....( pour l'analyse du vocabulaire de la cruche qui s'essaie à la critique littéraire sur son blog, je vous renvoie directement au lumineux billet de ma copine  Sara

 

   Le narrateur, commercial pour une grande entreprise, fait la connaissance lors d'un voyage d'affaires en Chine, de Madame Ming, dame-pipi dans un grand hôtel.... Une amitié sommes toutes improbable va naître entre les deux protagonistes, sur fond de mythomanie... En effet, madame Minh aime parler de ses 10 enfants aux parcours différents... 10 enfants, dans une Chine qui n'en tolère qu'un par couple ? Comment est-ce possible? C'est ce que le lecteur sera amené à découvrir au fil des pages ... et la mythomanie n'est pas forcément là où l'on croit....

 

   En dehors de quelques aphorismes de Confucius himself ( excusez du peu) , je ne trouve rien à garder dans ce roman, mais ne suis guère étonnée car avec vous Monsieur Schmitt, c'est quitte ou double... J'adore certaines de vos oeuvres comme je déteste les autres, mais ne fais jamais dans la demi-mesure.... Ce qui augure plutôt de bonnes choses pour la suite!

 

Bien à vous , Monsieur Schmitt!

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 15:26

Aloooors, il parait que le premier mardi du mois , chez Stéphie, tout est permis ... Enfin tout, ou presque, en tous cas, les lectures inavouables sont à l'honneur et j'ai décidé de me lancer.... Parce que des inavouables, c'est comme les cadavres dans les placards, j'en ai à la pelle....

 

Tout d'abord, le logo, in-dis-pen-sa-ble ( où comment gagner du temps parce que j'ose , j'ose , mais pas facile de se lancer!!!)

Tadam !

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  Alors quitte à faire dans la lecture cochonne, pardon , EROTIQUE, autant commencer par un grand classique du genre, afin de garder un peu de crédibilité ( credibility in the text) , avec un roman britannique anonyme datant de l'époque victorienne ( et là, y'a rien ? ah on a plus envie de ricaner sous cape hein! )  : Une nuit dans un harem maure ( pfiou, tout un programme....)

 

   Fortement inspiré des 1001 nuits , ce roman met en scène George Herbert , un jeune capitaine de bateau britannique fort bien fait de sa personne ( " Il faut que je le mesure, dit l'un de ces dames, et ôtant son bracelet elle le posa autour (...). Mais elle ne put le refermer,: il n'était pas assez grand...")( voila qui laisse songeuse...NDLR). Par un concours de circonstances tout à fait fortuit, il échoue à bord d'un frêle esquif ( waouh , l'autre , comme elle se planque derrière son jargon littéraire! ) sur une plage dominée par un palais... En haut d'une tour , par une petite fenêtre, 9 jeunes femmes tressent fissa une échelle de châles afin que notre jeune ersatz de Simbad le Marin parviennent jusqu'à elles afin de leur faire un brin de conversation ( et plus si affinités...) ... Et là, chacune va demander au brave navigateur de la satisfaire, parce que dans le sérail  d' Abdallah Pacha , on a le feu aux fesses!

Le jeune homme va honorer la commande ( et pas que la commande...) mais comme malgré tout ce n'est qu' un homme, il lui faudra un minimum de temps de récupération entre chaque opération... Alors, l'une  après l'autre, les jeunes femmes vont raconter, telles neuf Shéhérazade, une aventure plus ou moins coquine qui leur est arrivée...

 

Et là, défilé de tous les clichés et fantasmes masculins ! De la défloraison à l'adultère, du viol à la partie fine, avec parfois une mise en scène machiavélique, tout(es) y passe(nt)... Parce qu'à bien lire entre les lignes, l'auteur anonyme qui ne veut pas donner son nom et qui préfère ne pas dire comment il s'appelle, est très certainement un homme... Et notre héros, sur la fin de l'histoire, ayant satisfait une partie des désirs de ses cocasses conteuses ( et n'en pouvant plus , bichette, c'est que c'est un travail, ça , madame!)  prendra le temps de narrer lui aussi une ou deux de ses expériences ( il en aurait sûrement dit bien plus si la dernière des 9 nymphomanes ne s'était pas jetée sur lui comme la misère sur le pauvre monde...). Bon, c'est gentillet... Mais c'est tout ... Mon Cher et presque Tendre, une demi-lueur lubrique au fond des yeux ( ben oui, quoi, il était en train de jouer à Mario Bros, faut pas exagérer!) me demande de lui lire un passage croustillant . Soumise et docile ( on arrête de rire au fond!) je m'exécute ... Lui: " Et ?" Moi:" Quoi "et ? " " Lui: " Ben quoi ?" ... Ok, fiasco total, même Angélique Marquise des Anges semble avoir un potentiel érotique plus probant ... Pourtant, : " Elle prit mon visage entre ses mains et son regard en extase se ficha dans le mien tandis que la liqueur de vie se répandait au creux de ses entrailles"... ( quand je vous disais que l'auteur était un mec...)...

 

A lire en revanche, l'excellent avant propos qui dresse un portrait intéressant sur la sexualité des anglais sous le règne de Queen Victoria ( " Allonge-toi et pense à l'Angleterre ") et sur la littérature érotique de l'époque...

 

Allez , pour le mois prochain , je vais peut-être tenter Martine à la ferme! ;-)

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 22:55

No-et-moi-001-1-.jpg

 

    Il y a longtemps que je voulais lire ce roman, tant les avis positifs émanaient de toutes parts... c'est chose faite grâce à ma copine-collègue Audrey  qui , au détour d'un café en salle des profs m'a glissé un " j'ai laissé un bouquin dans ton casier, tu devrais le lire..." ... Les grands esprits se rencontrent ... ( Et je remercie Audrey au passage ! )

 

 Lou Bertignac est une enfant précoce, qui  partage son temps entre le lycée , où elle est en classe de seconde, l'appartement qu'elle partage avec ses parents, et la gare Saint-Lazare où elle regarde les gens partir, se séparer, se retrouver, vivre leur vie ... Elle vit leurs émotions par procuration, elle qui côtoie au quotidien une  mère qui n'est plus que l'ombre d'elle même,  ravagée par le chagrin d'un évènement familial dramatique, les sourires en coin des filles de sa classe, les regards curieux que suscite son QI plus que développé...

 

Etre deux expérimentations étranges, elle prend le parti, pour son cours de SES, de présenter un exposé, sous la forme d'une interview, portant sur le quotidien d'une jeune femme SDF....  C'est ainsi qu'elle va croiser le chemin de Nolwenn, dite No... Et leurs vies vont s'en trouver bouleversées....

 

Ce roman qui oscille entre éclats de rire et larmes m'a touchée... J'ai été émue par l'histoire personnelle de Lou, contre toute attente, plus que par celle de No. J'ai aimé la force fragile du personnage, cette volonté qui tente de déplacer des montagnes, cette minuscule gamine qui va donner le meilleur d'elle même pour changer ce qui est immuable, à savoir la nature humaine . J'ai aimé ses félures, ses espoirs, même si parfois le trait est un peu forcé, et frôle la caricature , j'ai aimé la reconstruction entreprise par la plupart des protagonistes. Sans mièvrerie, sans voyeurisme non plus, j'ai apprécié la façon dont Delphine de Vigan aborde le quotidien des laissés pour compte, de ces invisibles trop visibles que l'on ignore ostensiblement... Et j'ai aussi aimé que la fin ne soit pas forcément un happy end, parce qu'après tout, c'est aussi ça la vraie vie !  

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 13:33

                                                                             Il y a fort longtemps, alors que impatiemment j'attendais mon premier troll que que je souffrais d'insomnie, mon copain Francky - rendons lui grâce de cette idée de génie- m'a fait découvrir une drôle de série de bouquins :Les chroniques de San Francisco.

 

         " Ma grosse, m'a-t-il dit ( il est tout en finesse, mon copain Francky) tu dois absolument lire ça, tu vas adorer, et puisque de toutes façons tu ne dors pas et qu'en pleine nuit, en dehors de reportages animaliers à la con ( vous étiez prévenus...), il n'y a rien, n'hésite pas ... Et grouille toi, parce que quand ton chiard sera là, tu ne dormiras pas plus, mais tu n'auras plus une minute à toi, sans parler des seins qui tombent, de l'odeur de vomi sur tes fringues en permanence, et puis tout le reste ..."... Voila , voila , voila....

     Et en effet, j'ai dévoré les premiers tomes en quelques semaines, fascinée par la société San Franciscaine ( ça n'existe pas ? Pô grave! ), par la culture gay(e?) mise en valeur, par la lutte contre les idées reçues, contre l'apparition et les ravages du Sida , sur fond d'années 70 / 80...

     Je me suis attachée à la joyeuse maisonnée du 28, Barbary Lane, à la pension de famille tenue par la mystique et mystérieuse Mme Madrigal, par tous ses pensionnaires souvent stéréotypés mais criants de vérité... Et j'ai suivi avec passion leurs trépidantes aventures, pas toujours réalistes, mais souvent enivrantes. Bref, il avait raison, mon copain Francky, j'ai grave aimé !

 

       Il y a deux ou trois ans, Francky ( toujours lui), m'a passé le dernier tome sorti alors : Mickael Tolliver n'est pas mort . " Tiens, ma petite pétasse, cadeau, c'est toujours aussi bon!" ... Sauf que là, paf, déconvenue totale... J'ai détesté ... Cru, vulgaire, sentant le commercial et le besoin de faire de l'argent à tout prix, il a failli me tomber des mains... Dégoûtée, que j'étais!

 

        Alors quand il y a 15 jours, alors que nous nous faisions un petit resto entre copains, mon Francky m'a brandi sous le nez le dernier opus, j'ai fait la soupe à la grimace . " Mais non, ma poule , tu vas voir, rien à voir! " ... Et en effet, ce dernier tome m'a complètement réconciliée avec la saga... Même si j'ai trouvé un peu excessif la façon d'ancrer l'histoire et les personnages dans le monde contemporain, même si les moyens de communication dits modernes tiennent une place capitale dans l'intrigue, j'ai retrouvé avec une certaine nostalgie - et une nostalgie certaine! - les personnages que j'avais tant aimés... Vieillis, meurtris, plus sages aussi...Mary Ann vient de découvrir simultanément qu'elle souffre d'un cancer de l'utérus et que son mari la trompe avec sa jeune coatch de vie... son univers s'écroule, et c'est bien sûr auprès de son meilleur ami, Mickael, alias Mouse , qu'elle vient chercher une épaule solide sur laquelle s'appuyer, et le cas échéant, pleurer un peu aussi... Mais contre toute attente, son passé, sombre et inquiétant, la rattrappe et se manisfeste, lui rappelant le décès violent et subit d'un ancien galant, décès dont elle seule connait la véritable cause... J'ai aimé aussi les " petits nouveaux", prometteurs ; et la fin, qui laisse supposer une suite, attendue, et qui j'espère tiendra ses promesses...

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 14:20

   Tout d'abord un grand merci à ma chère Sabine , qui a eu la gentillesse de m'envoyer ce roman lors du dernier swap auquel j'ai participé , sur mon forum préféré.... Sabine vit en Martinique , et c'est un peu d'Antilles que j'ai reçu dans mon colis, pour ma plus grande joie...! Au milieu du sucre canne et des motifs madras, j'ai découvert ce texte de Maryse Condé , que je connaissais bien sûr de réputation ( et dont j'avais lu la prose par hasard dans la revue Je bouquine à laquelle elle a participé, avec le titre Haïti Chérie, rebaptisé depuis Rêves amers...) .

 

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    Dans  cet ouvrage, Maryse Condé décide de rendre hommage à une femme qu'elle-même n'a pas connu autrement qu'à travers les témoignages recueillis au fil des ans et qui pourtant compte particulièrement pour elle, sa grand-mère, Victoire Elodie Quidal, femme au destin surprenant.... Né d'un père inconnu ( mais assurément blanc ) et d'une toute jeune mère qui meurt à 14 ans en la mettant au monde à la fin du XIX° siècle , Victoire la mulâtresse est élevée avec tendresse et passion par sa grand-mère maternelle Caldonia... Mais cette enfant si belle et si étrange engendre vite peur et soupçons de la part de son entourage, le village la craint, et sa vie durant, elle portera en elle le poids de la différence ... Trop belle, trop pâle, trop soumise à une époque où le peuple noir, relevé des chaines de l'Esclavage, clame son indépendance et sa liberté...

  

   Illettrée , elle va entrer au service de la famille Jovial , et va faire l'apprentissage de la cuisine , qui sera sa planche de Salut, puisqu'elle pratiquera avec une ingéniosité et une originalité sans égal l'art culinaire ... Reproduisant le schéma maternel, elle accouchera à 16 ans d'une petite fille dont le père, fiancé de l'héritière de la famille Jovial , ne connaitra jamais l'existence... Cette enfant, Jeanne, lui procurera les peines les plus grandes mais aussi des joies indicibles...

   Chassée par ses employeurs, elle quittera pour toujours Marie-Galante, trouvant refuge à La Pointe chez Anne-Marie et Boniface Walberg , qui, chacun à leur manière, bouleverseront son existence....

 

   C'est avec délice que j'ai suivi les périples de Victoire, des prémices de sa naissances jusqu'à son dernier souffle, ses aventures au parfum d'épices m'ont transportée jusqu'en Guadeloupe, dans une période que je connaissais mal... J'ai été surprise de découvrir les conditions de vie de la gent féminine à cette époque, mais également les luttes intestines entres Noirs et  Blancs, ce sentiment âpre véhiculé par les mots justes de Maryse Condé... J'ai aimé aussi me laisser bercer par les mots , car souvent l'auteur fait appel au parlé local, Victoire ne parlant que le créole...J'ai aimé cette femme simple qu'est Victoire, mais aussi la manière dont Maryse Condé s'inscrit dans une généalogie féminine particulière, mettant en lumière sa mère et sa grand-mère, tissant entre elles un lien jusqu'ici tacite, mais fort, mettant des mots là où jamais personne n'avait pu en mettre...

 

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 22:15

Montespan est cocu, c'est de notoriété publique.... Françoise-Athénaïs , marquise de Montespan, enflamme la cour et Le Roi Soleil de longues années durant, au grand désespoir de son époux légitime, qui, fou de rage et de douleur, va crier au scandale aux quatre coins de Paris, de Versailles, jusqu' aux Pyrénées, même , puisqu'il va afficher au grand jour ses cornes de mari trompé, bafoué... Sur son carrosse, sur ses armoireries, allant jusqu'à rehausser la porte de son domaine  pour faire passer lesdites cornes....

 Leur histoire d'amour , à première vue idyllique , avait pourtant bien commencé...Couple sensuel, complice, tout semblait leur sourire ... Jusqu'à la nomination de la marquise comme dame de compagnie à  la Cour...Une  aubaine  ? A voir ....

  Moqué, méprisé, pourchassé, Montespan n'aura de cesse de tenter de récupérer sa ( trop ) belle épouse... Il luttera jusqu'à la fin de sa vie, dans l'espoir aussi fou qu'absolu de la retrouver, perdant fortune, amis, enfants, et même sa dignité...

 

    La peinture sociale de cette époque est tracée par la plume acerbe de Jean Teulé, qui n'y va pas par quatre chemins... Les travers des courtisans sont passés au crible, comme les petites manies des bourgeois, des gens de justice, d'Eglise, sans oublier les bas-fond du peuple français... Soit... Mais chez Teulé, quoi de nouveau...?

  

  Rien, ai-je envie de répondre... C'est à lui seul la querelle des Modernes et des Anciens.... Un poil trop démago à mon goût - ce constant mélange d'expressions récentes dans un dialogue qui se veut précieux et d'époque me lasse - politiquement correct en dépit d'un semblant d'érotisme frelaté que je juge plutôt vulgaire , il n'innove en rien....

 

 Excepté le sujet qui change - et encore, on reste dans les célèbres figures historiques ! - ce roman, cependant plaisant à lire , ressemble à s'y méprendre à Je, François Villon du même auteur, qui m'avait surprise, dérangée, interpellée - que sais-je encore.... Et ce Montespan, en dépit du côté historique intéressant, reprend toutes les ficelles de Je , François Villon, en les édulcorant.... Sombre frustration... On prend les mêmes et on recommence .... Tenterai-je une nouvelle lecture de Teulé? A voir.... Mais je pense fuir comme la peste Charlie 9 , car j'ai peur là encore qu'il ne ressemble trop à ses prédécesseurs....

 

 

 

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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 15:37

                                                              

 

      Gniiiii !!!! Jean-Baptiste Adamsberg est de retour ... Gniiiiiiiiiiii !!!! Et cela vaut bien tous les couinements du monde ( et plus si affinités ...).

 

   Plus rustre, plus montagnard, plus pelleteur de nuages que jamais ... Egal à lui même, c'est à dire inégalable... Et c'est un véritable régal !

 

    Entre un pigeon aux pattes entravées d'une ficelle qui a fini par en attaquer la peau , un magnat de l'acier retrouvé carbonisé dans la Mercedes de son fils, et une armée de soldats-fantômes directement débarquée du Moyen-âge via les visions extraordinaires de la lumineuse Lina, fille aînée d'une fratrie étrange ,  le commissaire Adamsberg ne risque pas de chômer ....Sans oublier le sucre, cette omniprésence sucrée qui manque de lui faire perdre la tête....

   

   Car il n'aura pas une minute de répit dans ce nouvel opus.... Les intrigues se mêlent, s'emmêlent... Danglard, Veyrenc, Retancourt ne seront pas de trop pour lui donner la main... De même que Zerk - ou Armel- ce fils fraîchement (re)trouvé, qui sans commune mesure ressemble à son père.... Mais sans Camille , qui parait peu à peu s'estomper de l'existence du flic aussi lunaire qu'indéchiffrable....

 

    Au village d'Ordebec, la famille Vendermot sème la panique ... L'un des fils, jadis muni de six doitgs à chaque main, possède la faculté de parler à l'envers... Son cadet se nourrit exclusivement d'insectes, le petit dernier soutient que ses os sont en bonne partie constitués d'argile et qu'il risque la mort à chaque pas... Quant à l'aînée, Lina, elle voit ... Et pas n'importe quoi... Elle a hérité du don qui lui permet de voir l'Armée Furieuse, armée de revenants à la tête de laquelle le Seigneur Hellequin saisit 4 hommes au passé obscur, les vouant à une mort certaine... Lina a vu, Lina a parlé , et déjà l'un des saisis vient de trouver la mort... Les deux suivants sur la liste tremblent ... Et l'identité du 4° reste inconnue... De quoi émoustiller Adamsberg....

 

   Une fois de plus, le suspense nous tient en haleine, et le caractère bien trempé du commissaire Adamsberg, plus sexy que jamais, nous porte de la première à la dernière page... Fred Vargas prend plaisir à emmener son lecteur ( sa lectrice en l'occurence) sur de fausses pistes, plaisir partagé par ladite lectrice qui en redemande....

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 21:18

 

 

         Avant toute chose, je tiens à remercier Leiloona du blog Bric à Book d'avoir eu la gentillesse de faire voyager son livre jusqu'à moi...

 

 

La vie est comme un puzzle, les gens sont les pièces qui le composent, qui s'imbriquent les unes dans les autres.. Enlevez-en une, le tableau est incomplet, le puzzle n'a plus vraiment d'intérêt... Mais,si,fortuitement,vous retrouvez toutes les pièces, et que , patiemment ,  doucement, vous les assemblez, vous obtiendrez Tom petit Tom tout petit homme Tom...

 

   Tom , 11 ans, partage un mobil home déglingué avec sa toute jeune maman,elle aussi un peu déglinguée... Elle l'a eu à 13 ans 3/4, manque absolument de stabilité, et ils survivent plus qu'ils ne vivent.. Jusqu'au jour où... Où Tom trouve une pauvre vieille tombée depuis plusieurs jours dans son jardin ...Où Tom chaparde quelques plans de tomates chez les voisins qui se vouvoient... Où Samy sort de prison...

 

   Une lecture facile, pleine de fraîcheur, où les destins se croisent de manière peut être moins fortuite qu'il n'y parait... Une galerie de personnages attachants,drôles, vrais.. Des situations parfois cocasses, souvent émouvantes...

  Un petit bémol peut être pour une fin que j'ai trouvée trop abrupte, trop rapide... J'ai tourné une page sans savoir que c'était la dernière, en me disant " ben, c'est tout? ", car j'en aurais bien repris un peu, de ce Tom petit Tom tout petit homme Tom !

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